jeudi 22 mars 2012

Visite guidée (6) : La soute inférieure arrière

Après la visite de la soute principale, il est temps de redescendre dans la soute inférieure arrière. Deux panneaux sont aménagés dans le sol et permettent de descendre au niveau inférieur. Ces panneaux sont normalement fermés pendant le vol, et sont utilisés lorsque l'avion est au sol et que le nez est ouvert (chargement et déchargement)

On descend par des marches aménagées sur les lisses de la structure de l'avion. Le passage est très étroit et demande de progresser avec attention pour ne pas s'accrocher sur la structure.

On arrive alors dans un grand espace, qui s'étend de la cloison arrière du réservoir de carburant central jusqu'à l'arrière de l'appareil. Ici pas de protection sur les cloisons, la structure est "nue" ce qui permet d'observer les cadres et les lisses de la structure. 

Le "fond de cale" du Super-Guppy


À l'arrière, on observe les câbles des commandes qui vont aux gouvernes. On observe très nettement le rétrécissement du fuselage à ce niveau, mais la jonction Guppy - Stratocruiser n'est pas visible, le raccord est imperceptible.

Juste devant l'échelle d'accès à la soute, se trouve le vérin de stabilisation arrière. Uilisé en conjonction avec les vérins de la soute avant, il permet d'immobiliser l'arrière de l'appareil pour les opérations de chargement et déchargement du Super-Guppy.

Vue depuis l'arrière du vérin de stabilisation du Guppy

Un peu plus en avant sur la gauche se trouve un panneau de commande fixé au plafond. Ce panneau est en réalité un boîtier mobile qui peut se détacher. Il s'agit du boîtier mobile d'avitaillement, qui se connecte sur l'avion à un emplacement prévu sous l'aile gauche. Il permet de commander les valves de carburant lors des opérations d'avitaillement en carburant. 

Le boitier d'avitaillement mobile


En continuant vers l'arrière, on arrive au niveau de la cloison arrière du réservoir de carburant central. On peut y observer de nombreux équipements :

cloison arrière du réservoir de carburant central


1) boîtier de renvois des gouvernes 
Directement connecté au volant du commandant et du pilote, il s'agit d'un tambour de renvoi qui est ensuite relié aux gouvernes aux extrémités des ailes.

2) boîtier de renvoi du trim
Commandé par deux grands volants situés de part et d'autre du piédestal avant dans le cockpit, il permet de commander les tabs d'équilibrage situés au bout des ailes

3) barre de commande des volets
Cette barre commande la sortie des volets (ou flaps) via un système de renvoi et de vis sans fin situé dans les ailes.

4) moteur principal flaps
Ce moteur à courant continu permet d'actionner la barre de commande, et donc de sortir ou de rentrer les volets.

5) moteur de secours des flaps
En cas de panne, ce deuxième moteur peut prendre le relais pour sortir ou rentrer les flaps. On notera que ce moteur est détachable via des vis papillon "quart de tour", ce qui permet soit de connecter une manivelle de secours pour sortir les volets à la main, soit de connecter le moteur sur le mécanisme de sortie du train d'atterrissage en cas de défaillance de ce dernier.

6) mécanisme de détection de position et de fin de course des flaps
Ce boîtier compte les tours effectués par la barre de commande du côté droit de l'avion, ce qui permet de donner au pilote la position des volets à l'aide d'un indicateur sur la planche de bord.

7) mécanisme de sortie d'urgence du train principal gauche
Il s'agit d'un système de sortie/remontée du tain d'atterrissage, qui peut se faire soit avec le moteur de secours de sortie des volets, soit avec la manivelle de secours. La sortie de secours se fait par gravité, ce qui signifie qu'il faut donner quelques coups de manivelles pour débloquer le mécanisme et quelques autres pour le verrouiller en position basse, mais la course se fait par gravité sous le poids du train. 

Sur le flanc droit : la manivelle de secours pour la sortie du train ou des volets


8) rampe générale de carburant
Elle est connectée en bas de la photo à l'orifice de ravitaillement sous pression (situé à l'extérieur de l'appareil) et est ensuite reliée aux réservoirs des deux ailes. Elle permet également les transferts de carburant de part et d'autre.


Comme nous sommes dans une impasse, il faut faire demi-tour, la sortie se situe de l'autre côté ! Comme pour l'entrée, la sortie se fait par une porte avec escalier intégré, situé sur le côté droit du fuselage, qui peut se déverrouiller de l'intérieur.

La visite touche à sa fin

Voilà, nous sommes enfin dehors ! J'espère que cette visite vous a plu et vous donnera envie de venir visiter le F-BPPA pour de vrai aux Ailes Anciennes Toulouse !

mardi 20 mars 2012

Visite guidée (5) : La soute principale

Après la visite du poste de pilotage, il est temps de pénétrer dans la soute cargo principale. Surdimensionnée, elle est la raison d'être du Super-Guppy : le transport de charges volumineuses. Les tronçons d'Airbus en l'occurrence.

Une véritable cathédrale
On pénètre dans la soute par la porte arrière du cockpit. Il s'agit d'une porte étanche délimitant la zone pressurisée du cockpit de la zone cargo. On pénètre alors dans une véritable "cathédrale" aux dires de nombreux visiteurs. Il est vrai que cette soute est absolument gigantesque.  Pour les férus de chiffres, cette soute a un volume utile de 1104 m3, pour une longueur de 34 m, pour une hauteur de 7,77 mètres pour la section la plus large. La section constante mesure seulement 10 m de long, le diamètre intérieur se rétrécit alors progressivement pour n'atteindre plus que 2,4 m à l'arrière de la soute.



Dimensions et volume de la soute
Le plancher bouge sous nos pas : il n'est pas renforcé et est constitué de simples tôles posées sur la structure interne du Super-Guppy. Enn revanche, deux rails renforcés courent le long de la soute : ce sont eux qui supportent le poids du chargement. De fait, le plancher ne supporte aucun poids en vol, seuls les rails sont porteurs. De part et d'autres on observe des boîtiers jaunes : ce sont des vérins de verrouillage des charges : ils permettent d'immobiliser les bâtis sur les rails afin que rien ne bouge pendant le vol (pour d'évidentes raisons de sécurité et de respect du centre de gravité).

Détail du plancher, avec les rails et les broches de verrouillage hydraulique

À l'avant, contre la paroi du côté gauche, nous pouvons observer un panneau de commande avec des indicateurs : il s'agit du panneau de commande de verrouillage des charges : des voyants verts, ambres et rouges donnent la course du vérin et donc l'immobilisation du chargement.

Le panneau de verrouillage des charges


Contre la cloison du cockpit, on trouve un extincteur à poudre ainsi qu'une longue canule en forme de "L". Utilisable avec l'extincteur, elle permet de vaporiser de la poudre dans des endroits autrement inaccessibles si besoin.On trouve également une grande règle qui est en fait une jauge à carburant pour étalonner les réservoirs.

Détail de la cloison avant

En regardant sur les côtés, un détail très intéressant peut se voir : le cockpit d'origine. En effet, l'avant du Guppy est un cockpit dans le cockpit : on peut ainsi voir le cockpit du Stratocruiser d'origine et toute l'extension qui a été construite autour.

Le cockpit d'origine du Stratocruiser, entouré de la carlingue du Super-Guppy


Il y a en réalité un immense espace vide entre les deux structures, qui ne peut pas être utilisé. On remarque seulement la présence d'une poutre de maintien, qui sert également de guide pour les nombreux faisceaux de câbles électriques partant du cockpit

Un grand vide

Plus en arrière, un large joint rouge signale la "station 300" ou zone d'ouverture du nez. On remarque que l'on peut apercevoir le jour par endroit au niveau de ce joint. Tout autour se trouve les broches de verrouillage permettant de solidariser les ensembles avant et arrière durant le vol. Ces broches sont commandées hydrauliquement depuis le tableau de manœuvre que nous avons vu dans la soute inférieure avant.

Détail des broches de verrouillage
Toutes les parois sont capitonnés d'une isolation anti-feu, et de fait on ne peut pas apercevoir la structure interne de l'avion. Des petits hublots permettent d'observer les moteurs en vol et sont situés de part et d'autres du fuselage. On observe également la présence, au niveau des ailes, de deux issues de secours. Il s'agit de deux trappes qui s'ouvrent vers l'extérieur. Une corde à nœuds est située juste au dessus et permet de descendre le long de l'aile pour évacuer l'appareil si besoin.



En continuant en arrière, le diamètre se rétrécit rapidement, jusqu'à ce que l'on arrive à une section en "taille de guêpe" qui correspond au raccord avec la partie arrière du Stratocruiser. Un rideau de protection sépare la soute utile de l'extrême partie arrière.

Vue du fond de la soute

En franchissant ce rideau, on arrive sur une sorte d'étagère : il s'agit d'un rack où sont installées les boîtes noires. De couleur orange, elles sont au nombre de deux : un enregistreur de paramètres et un enregistreur phonique. Les plaques métalliques sur les côtés couvrent les renvois des câbles de commandes de l'empennage arrière.

Seul l'enregistreur phonique est présent
En se penchant sur le côté, on peut voir en arrière le prolongement du cône, et les renvois des câbles de commandes. Rappelons que cette section est l'unique partie d'origine d'un Stratocruiser civil, et non de la version militaire comme le reste du F-BPPA

Les entrailles de la bête


Maintenant que nous avons visité la soute, il est temps de redescendre en passant par la soute inférieure arrière. Suite au prochain épisode !

dimanche 18 mars 2012

Visite guidée (4) : Le poste de pilotage

Après une visite de la soute inférieure, il est à présent temps de monter au niveau supérieur. On y accède via une échelle par une trappe aménagée qui débouche dans le cockpit.

Il est temps de monter
L'arrivée dans le cockpit demande souplesse et précaution : la voie est étroite et les angles vifs nombreux..

Il s'agit d'un cockpit à la fois très vaste par rapport à d'autres cockpits d'avions de ligne, et à la fois très encombré : de nombreux cadrans, indicateurs et boutons poussoirs sont présents donnant un aspect très complexe à ce cockpit.


Un cockpit encombré...
...qui pourtant offre une visibilité exceptionnelle !


Le cockpit est à quelques aménagements près, identique à celui d'un Stratocruiser. C'est un poste typique des années 50, avec pilotage à trois. Vers l'avant de l'appareil, nous avons trois postes :

  • Le commandant est assis à gauche
  • Le pilote est assis à droite
  • Le mécanicien navigant est assis au centre

Le concours de ces trois hommes est nécessaire pour faire voler l'appareil. En effet, comme il n'y a aucune assistance sur les commandes de vol, le pilotage se fait au muscle, et c'est donc une tâche qui est fatigante et permanente car il n'y a pas de pilote automatique non plus. Le commandant et le pilote ne sont donc pas de trop pour contrôler le Super-Guppy.

De plus, la présence de nombreux systèmes et l'automatisation quasi-inexistante impose à bord la présence d'un mécanicien navigant. Aujourd'hui disparu et remplacé par des calculateurs, il était celui qui connaissait le fonctionnement interne de l'avion par cœur. Son rôle consistait à surveiller les paramètres de l'avion (moteurs, électricité, hydraulique etc…) et à s'assurer que tout fonctionnait normalement. Il était également chargé en partie de la navigation et était responsable du bon déroulement des manœuvres d'ouverture et de fermeture de la soute.

Vue générale du cockpit


1) Siège du commandant

2)Siège du pilote

3)Volant de commande
C'est ce volant qui permet de contrôler l'avion en tangage (montée/descente) et roulis (inclinaison des ailes) Il mesure plus de 40cm de circonférence, permettant au pilote d'avoir une bonne prise en main des commandes.

4)Manettes des gaz
Elles permettent de contrôler la puissance des moteurs, allant du ralenti-sol (le moteur tourne à petite vitesse au démarrage) jusqu'aux plein gaz (puissance maximale du moteur  utilisée au décollage)

5)Manche de blocage des commandes
Cette commande permet de bloquer les surfaces mobiles lorsque l'avion est au sol, ce qui empêche le vent de faire bouger les commandes.

6) Poignées d'arrêt d'urgence moteur
Ces poignées permettent l'arrêt d'urgence des moteurs en cas de besoin. Chaque poignée commande l'arrêt du moteur, la mise en drapeau de l'hélice ainsi que l'isolation du circuit de carburant correspondant.

7) Panneau des disjoncteurs
Il s'agit des disjoncteurs des principaux systèmes de l'avion, ce qui permet de redémarrer ou de couper un système facilement.

8) Lampe
Petite lampe permettant au mécanicien navigant de lire une carte sans éblouir les pilotes.

9) Corde de secours
Cette corde permet l'évacuation de l'avion par les hublots en cas d'accident. Ne pas oublier que le cockpit est à plus de 3 mètres du sol !

10) Panneau mécanicien navigant

11) Commande des freins d'urgence
Ces deux leviers permettent d'actionner les freins d'urgence du train principal si le frein principal est défaillant.


12) Pare-soleil
    L'arrière de la cabine comporte en son centre une porte permettant d'accéder à la soute principale, ainsi que deux sièges pour des passagers/observateurs, et deux couchettes permettant aux membres d'équipage de se reposer.

    Pour résumer un peu tout cela, rien de tel qu'une bonne vue en écorché du cockpit
    Vue en écorché du cockpit d'un Super-Guppy


    Prochaine étape : franchir la porte arrière pour pénétrer dans la soute, suite au prochain article !

    jeudi 15 mars 2012

    Visite guidée (3) : la pointe avant

    Après avoir visité la soute inférieure, il est temps d'aller un peu plus vers l'avant !

    Le cockpit du Super-Guppy est organisé en deux niveaux : une partie supérieure qui contient le poste de pilotage proprement dit et un niveau inférieur qui contient tout les équipements électroniques ainsi que les toilettes de l'équipage.



    L'accès au cockpit

    Par la porte, nous pénétrons dans une première zone qui se trouve au même niveau que la soute inférieure. Sur la gauche, nous avons les toilettes ainsi qu'un lavabo. Contre la cloison se trouvent les bouteilles d'oxygène des masques à oxygène de l'équipage.


    Vue depuis le niveau supérieur : bouteilles d'oxygène, toilettes et lavabo de l'équipage

    Sur la droite, masqué par la porte, nous avons le rack radio. Il s'agit d'une étagère contenant tous les équipements de radionavigation de l'appareil. Les équipements sont sous forme de boîtiers, ce qui signifie qu'ils sont divisés en unités indépendantes qu'il suffit de connecter à l'avion. Cela signifie que si un équipement connaît un problème, on remplace le boîtier par un boîtier équivalent très rapidement.


    Vue d'une partie du rack radio

    En face, il y a une cloison arrivant à mi-hauteur équipée de trois marches surmontées d'une échelle. La cloison est en fait l'arrière du puits de train avant (le logement où se rentre le train atterrissage en vol).

    La soute sous le cockpit...les nombreux cartons ne sont pas d'origine...

    Derrière, nous pouvons apercevoir une soute mal éclairée : elle abrite les "junction-box" ou armoires électriques des différents sous-systèmes de l'avion.


    Exemples de junction-box (Avionics panel et FWD AC J.Box) avec les "breakers" ou disjoncteurs associés
    Emplacement des Junction-Box


    A l'extrême avant, nous pouvons apercevoir un renfoncement dans le nez : il s'agit du logement abritant l'antenne du radar météo.

    La "pointe" avant : le logement du radar météo

    Un peu plus en arrière au plafond de cette soute, nous pouvons apercevoir les faisceaux de câbles électriques ainsi que les câbles des commandes de vol.

    Il y a des kilomètres de câbles dans un avion...le Guppy n'échappe pas à la règle.

    Cette soute, bien que difficile d'accès nous permet de plonger dans l'envers du décor d'un avion typique des années 50 : commandes mécaniques et systèmes électriques..l'électronique restait encore à inventer.

    Les câbles des commandes de vol...tout une époque

    Nous pouvons à présent monter au niveau du poste de pilotage par l'échelle d'accès.

    mercredi 14 mars 2012

    Visite guidée (2) : la soute inférieure

    Après un tour extérieur du Super-Guppy, il est temps de monter à bord !

    Il existe deux accès à bord : deux portes basculantes sur le côté droit de l'appareil, une à l'avant et une autre à l'arrière. L'accès de l'équipage se fait normalement par la porte avant, et c'est donc par cette porte que nous allons monter.

    Aucun besoin d'échelle, elle est intégrée à la porte !

    Bienvenue à bord du Super-Guppy


    Montez, je vous en prie....et une personne à la fois, cette porte est fragile...

    Soute inférieure avant

    Le Super-Guppy est organisé en deux niveaux : la soute inférieure et la soute principale, là où les tronçons sont chargés. La soute inférieure où nous sommes était la soute à bagage du temps où l'avion était un Stratocruiser, mais n'a plus d'utilité pour le Super-Guppy : elle doit rester vide de toute cargaison en vol.

    Cette soute n'est pas "vide" pour autant : elle comporte de nombreux équipements essentiels de l'avion.

    Vue vers l'avant : 

    Vue vers l'avant

    1) panneau de commande du circuit hydraulique auxiliaire
    Ce panneau situé immédiatement à droite de la porte d'entrée permet de contrôler le circuit hydraulique auxiliaire. Ce circuit hydraulique regroupe les commandes de tous les éléments nécessaires à l'ouverture et à la fermeture du nez : vérins de stabilisation, diabolo de manœuvre et broches de verrouillage.
    2) pompe à main pour le circuit hydraulique
    Cette pompe permet de mettre en pression le circuit hydraulique auxiliaire en secours (un moteur électrique permet de le pressuriser en temps normal). La pression normale du circuit est de 1300 psi soit 89 bar (près de 90 fois la pression atmosphérique).
    3) bâche du circuit hydraulique
    C'est un réservoir de fluide hydraulique qui permet d'alimenter le circuit et de récupérer le trop-plein. Ce réservoir a une capacité de 20 litres. Avec l'ensemble des conduites, ce n'est pas moins de 90 litres de fluide qui sont nécessaires au fonctionnement du circuit.
    4) vérins de stabilisation avant (2x)
    Ces deux vérins s'étendent jusqu'au sol, ils permettent de maintenir l'avion stable lors de l'ouverture du nez.

    Une illustration de l'avion ouvert, montrant les vérins de stabilisation avant (b et b') ainsi que le diabolo de manœuvre (a)


    5) diabolo de manœuvre
    Il s'agit de la roue de guidage du nez, montée sur un vérin hydraulique qui peut se déployer jusqu'au sol. Couplée à un moteur électrique, elle permet de guider le nez pendant la manœuvre d'ouverture.

    6) porte d'accès au cockpit
    Cette porte sépare la soute du cockpit. Il s'agit d'une porte épaisse car elle sépare la zone pressurisée à l'avant de la zone non pressurisée.
    7) câbles des commandes de vol
    Allant des surfaces mobiles jusqu'au manche et palonnier du pilote, ces câbles assurent le contrôle en vol de l'appareil. Le contrôle est direct, ce qui signifie qu'il n'y a aucune assistance hydraulique ou électrique sur les commandes, le pilotage doit donc se faire "au muscle", le pilote fournissant à lui seul la puissance nécessaire aux mouvements des surfaces mobiles.

    Vue des câbles de commande, avec le système d'attache rapide et les peignes de maintien

    8) peignes de blocage des câbles de commandes
    Pour pouvoir ouvrir le nez, il faut déconnecter toutes les liaisons entre l'avant et le fuselage de l'appareil. Cela implique de déconnecter les commandes de vol. Or ces commandes ont une tension bien précise pour pouvoir fonctionner efficacement. Afin de garder la tension sur les commandes, les câbles sont équipés d'un système d'attache rapide, et des peignes permettent de les bloquer en place pour maintenir les surfaces mobiles fixes et les câbles à la bonne tension.
    9) treuil de manœuvre des charges
    Ce câble est un câble de traction. Il court le long de la soute inférieure avant de monter dans la soute principale. Il permet de déplacer le chargement qui est posé sur les rails de la soute principale.


    Vue vers l'arrière :

    Vue vers l'arrière

    1) Centrale de conditionnement d'air
    Il s'agit d'une installation de ventilation et de climatisation. Elle fait circuler de l'air dans les parties non pressurisées pour assurer la ventilation, et assure la climatisation et pressurisation du poste de pilotage.

    2) Réservoir central de carburant
    Ce réservoir de carburant est un réservoir "ballast" qui n'est pas utilisable en vol. Son rôle est d'alourdir le bas de l'avion pour respecter le centrage vertical de l'avion si le chargement possède un centre de gravité trop haut pour assurer la stabilité de l'appareil en vol.

    3) Moteur du treuil
    Ce moteur permet de faire avancer les charges sur les rails de la soute principale en utilisant le câble de traction vu plus haut.

    4) Centrale électrique (partie courant alternatif)
    5) Centrale électrique (partie courant continu)
    Cet ensemble massif sur le côté de l'appareil contient les redresseurs et relais permettant d'alimenter l'ensemble de l'avion en électricité. L'énergie est fournie par des génératrices situées sur les moteurs. Elles fournissent du courant alternatif, qui est soit régulé soit redressé au sein de cette "mini-centrale" pour fournir une alimentation en courant continu.

    Vue des relais et transformateurs...


    6) Conduite pneumatique
    Cette conduite peut être reliée à un groupe d'air comprimé. Cet air comprimé fournit  la puissance qui permet de démarrer les moteurs.

    7) Barre de manœuvre du train avant
    Cette barre se connecte au train avant, et permet de guider ou de maintenir le nez lors des manœuvres d'ouverture et de fermeture.

    Bien maintenant que nous avons fait le tour, il est temps de franchir la porte et de rentrer dans le cockpit.

    lundi 12 mars 2012

    Visite guidée (1) : l'extérieur

    Maintenant que vous connaissez l'histoire des Guppies, je vous propose de faire une visite guidée d'un Super-Guppy Turbine, en l’occurrence, le numéro 2, F-BPPA

    Cet appareil est actuellement visible aux "Ailes Anciennes" de Toulouse à proximité immédiate de l'aéroport de Toulouse-Blagnac (toutes les infos ici). L'intérieur peut se visiter plusieurs fois par an, lors des "journées cockpit" (dates et réservations).



    Si vous êtes en Angleterre, vous pouvez également passer au Cold War Jets Museum à Bruningthorpe pour visiter le n°1, F-BTGV (informations sur la restauration et horaires de visite )

    Si vous êtes un peu loin de ces deux sites, rassurez vous : il vous reste la visite virtuelle sur ce blog !

    Commençons par faire le tour extérieur de l'appareil !

    La première chose qui frappe, après sa forme de baleine, est sa taille : c'est un appareil immense !


    Pour les férus de chiffres : le Guppy mesure 43m de long pour une envergure de 47m (il est plus large que long, ce qui est inhabituel pour un avion...hormis les planeurs, mais le Guppy n'appartient pas vraiment à cette catégorie !)

    En hauteur, il mesure 11m au niveau le plus élevé du fuselage et 14,8m en haut de la dérive !

    En fait, on ne se rend pas bien compte de sa taille sur une photo si il n'y a pas de point de repère immédiatement à côté...pour vous donner une idée, je vous propose la photo suivante :


    Même si une Twingo est loin d'être une grande voiture, cela permet de fixer les idées !

    Il faut s'approcher du nez et de  la queue : c'est à ces deux endroits que l'on peut encore deviner la forme du fuselage d'origine !

    Le nez de l'appareil est identique ou presque à celui du Stratocruiser : un fuselage bilobé (en forme de "8") et un arrondi à l'avant avec une surface vitrée impressionnante par rapport à ce que l'on peut voir sur les avions de lignes modernes. La protubérance sous le nez (correctement appelée "radöme") renferme le radar météo, qui permet à l'avion de détecter les perturbations atmosphériques, afin de pouvoir contourner les zones orageuses ou de fortes perturbations.

    Une grande surface vitrée !


    En se rapprochant de l'arrière de l'appareil, on retrouve la forme bilobée du fuselage d'origine : on voit nettement les parties d'origine et tous les raccords qui ont été faits lors de la transformation en Guppy

    Vue arrière, avec le raccordement à la section bilobée du Boeing Stratocruiser

    Le Super-Guppy est, comme son ancêtre, un appareil quadri-moteurs à train tricycle (Deux trains principaux à l'arrière et un train avant)

    Les quatre turbines sont des Allison 501-D-22C. Elles sont équipées d'hélices à pas variables de marque Hamilton de 4m de diamètre. Précisons qu'il s'agit de turbo-propulseurs, fonctionnant sur le même principe que les réacteurs d'avions, et non de moteurs à pistons comme le Stratocruiser d'origine. Les moteurs sont installés en avant des ailes pour des raisons de centrage de l'appareil. En effet, les moteurs sont les éléments les plus lourds de l'avion : le fait de les installer en avant des ailes, et du train principal atterrissage permet d'avancer le centre de gravité de l'avion, réduisant ainsi le risque que l'avion ne bascule "sur l'arrière"

    Les moteurs sont implantés en avant de l'aile


    Les ailes sont basses ce qui est dicté par la configuration de l'appareil d'origine, équipé d'un train tricycle, dont les trains principaux sont sous les nacelles moteurs inférieures.

    Vue du train arrière droit, avec l'échappement du moteur n°3 juste au dessus de l'aile
    Cette caractéristique d'ailes basses est inhabituelle sur un avion de transport : la plupart ont des ailes hautes et un train situé sous le fuselage, pour des raisons de centre de gravité et de résistance du train d’atterrissage.

    Après ce tour extérieur, il est temps de monter à bord !

    Nous allons monter par la porte d'accès avant (1), visiter la soute inférieure avant (2) puis la pointe avant et le cockpit (3). De là, nous passerons dans la soute (4) avant de redescendre dans la soute inférieure arrière pour ressortir (5) par la porte arrière.



    Attention à la marche !