lundi 13 mai 2013

Peinture...et tapis volant

Grosse activité sur le Super-Guppy n°2, le F-BPPA la semaine dernière : au programme la suite de la peinture. Après une première séance consacrée au bleu, c'était au tour du fuselage d'être repeint en gris.

Le gris est de nouveau brillant !

Le F-BPPA, amarré à côté de la Caravelle des Ailes Anciennes Toulouse depuis sa sortie de l'atelier peinture le 2 mars, est entré au hangar L35 le 3 mai dans l'après-midi. Cette deuxième séance avait pour but de peindre l'intégralité du fuselage en gris après décapage.

Je tente (vainement) de partir tout seul avec le Super-Guppy...
L'ensemble de l'opération a pris un peu moins de quatre jours, et à mobilisé toute une équipe de la société STTS, spécialisé dans la peinture des aéronefs, même si ils n'ont pas vraiment l'habitude de voir un appareil de cette taille !

Le fuselage à d'abord été décapé, avant d'appliquer deux couches de peinture : un primer de protection, une couche de gris, sur laquelle on ajoute ensuite une couche de vernis qui permet de protéger l'ensemble.

A noter que le Guppy n'a jamais été peint durant sa vie (hormis les bandes de couleur Airbus Skylink). Le fuselage restait en aluminium naturel, qui devait être poli à peu près une fois par an pour garder son aspect argenté.

L'accès à l'appareil est facilité par des nacelles mobiles fixées au plafond, surnommées "tapis volant"

Il fallait venir rechercher l'engin le 7 au soir, l'occasion de prendre de nombreuses photos de notre Guppy étincelant. Nous sommes arrivés avec une équipe d'une douzaine de personne sur place au L35 vers 18h30. Après quelques photos, il fallait venir tracter le Guppy hors du hangar. Pour cela, l'équipe des Ailes Anciennes dispose d'un monstre : un tracteur de piste Deutz. Équipé d'un monstrueux V12, et sans aucune suspension, cet appareil a tracté A300, Concorde et Guppy sans faiblir depuis de nombreuses années...

Le Guppy, vu depuis le haut du hangar...un point de vue inhabituel !

Juste avant de sortir l'appareil du hangar, nous avons eu une opportunité unique : celle de monter à bord d'un "tapis volant" (une nacelle du hangar) pour une séance photo de notre Guppy. Une fois grimpé dans la nacelle, nous voilà parti pour un voyage à 40 mètres d'altitude, en nous déplaçant d'avant en arrière tout autour de la bête, l'occasion de capturer des détails avec un point de vue inédit, ce dont j'ai bien profité !

Vue du "toit" du Guppy, avec le feu de signalisation et l'antenne VHF, à peine visible du sol en temps normal
détails de la charnière de liaison à la Sta 300
Ma favorite : une vue du nez sous un angle totalement inédit !

Après ce grand tour, il était temps de partir. Une fois le collier de remorquage en place, avec la barre bien arrimée au "Deutz", et après avoir chargé le circuit hydraulique de freinage du Guppy grâce à la pompe à main et à l'accumulateur d'urgence pour lui permettre de freiner si besoin, nous étions prêts au départ ! Un dernier contact radio avec la tour pour vérifier que le taxiway était dégagé, et l'ordre est donné : sortez l'appareil ! 

Paré à tracter !


Le Guppy est donc sorti en marche arrière du hangar, avant d'être remis dans le sens de la marche pour remonter le long des taxiway à petite vitesse, histoire de ne pas forcer sur l'appareil.

Petite pause sur la route...je pose fièrement devant le F-BPPA !


Nous avons profité du virage suivant pour prendre quelques photos du Guppy devant sa prochaine maison : le musée Aéroscopia, qui commence à bien prendre forme. La structure est complète, et commence à se couvrir...le Guppy devrait y entrer au cours de l'été

Le Guppy passe devant sa futur maison : le musée Aéroscopia
Après ce virage devant Aéroscopia, le Guppy remonte le long de l'usine d'assemblage A380, toujours à petite vitesse, pour aller sur l'une des aires de parking située côté nord-ouest du complexe.

Passage le long de l'usine d'assemblage A380

Après un dernier virage, le "Deutz" aligne le F-BPPA sur une aire d'essai d'ordinaire réservée aux A380, c'est ici que le Guppy va passer quelques jours en attendant de repartir au L35 pour la suite ! Au programme : peinture des ailes et des bandes de couleurs !

Nouveau parking temporaire sur la FAL Jean Luc Lagardère


Bref, une soirée bien remplie !

En bonus, un petit montage vidéo :


lundi 6 mai 2013

Béluga XL

La rumeur se fait de plus précise depuis le début de l'année 2013 : Airbus cherche un successeur au Béluga !

5 avions...sur lesquels repose toute la production d'Airbus !


C'est un fait : le F-GSTA, premier Béluga, à déjà 20 ans, et commence à vieillir. De plus, lui et ses quatre petits frères volent plus que prévu : Conçu pour voler 2500 heures par an, ce chiffre à été porté à 5000 cette année…et pourrait monter à 10 000 heures par an d'ici 2017 ! Entre l'A320, l'A330, l'A400M..et surtout l'A350 qui se dessine à l'horizon, les cinq appareils ne vont pas chômer. N'oublions pas que l'A300 n'est plus fabriqué, et que le problème de l'obsolescence des pièces d'A300 va rapidement devenir un problème dans les 10 ans à venir.

Actuellement, les 5 béluga font 60 vols par semaine (sur 5 jours, 6 exceptionnellement)…et Airbus planche sur 120 vols par semaine de 6 jours à l'avenir…le tout avec une date de retrait de service estimée à 2025. Trouver un remplaçant avant, à même d'être opérationnel vers 2020 serait la solution la plus sûr pour parer à toute éventualité (fatigue de la structure…ou accident).

Une aile d'A350 arrivée à bon port...actuellement le Béluga ne peut en transporter qu'une seule à la fois.(Airbus)


Le remplacement des Béluga (modèle A300B4-608ST) est régulièrement évoqué depuis plusieurs années, mais rien n'avait encore été évoqué. Les choses se sont précisés le 31 janvier dernier, ou le patron d'Airbus, Fabrice Brégier, a évoqué lors d'un entretien la volonté d'Airbus de trouver un remplaçant au Béluga, en favorisant une solution "maison", c'est-à-dire basé sur un appareil existant de la gamme. Le PDG d'Airbus à également évoqué le cas de la nouvelle ligne d'assemblage du groupe aux Etats-Unis qui est en train de voir le jour pour expliquer l'importance d'un nouvel appareil.

Airbus possède donc l'embarras du choix pour un nouvel avion : A330, A340, A350 ou A380. En réalité, l'A350 est trop nouveau et pas encore maîtrisé pour se prêter à une conversion, et l'A380 est exclus car son pont intermédiaire est structurellement indispensable à la solidité de l'appareil. Reste donc le 340 et le 330. Si l'on prend en compte que le 340 est plutôt en fin de vie, il est plus intéressant de partir sur le 330, bien maîtrisé, mais qui dispose encore de beaux jours devant lui ! Il reste donc deux plateformes : l'A330-200 et l'A330-300. Airbus semble se diriger vers le -200 pour la conversion en Béluga.

vue d'artiste de l'A330-200 BXL (Airbus)


Cette nouvelle version devrait s'appeler l'A330-200 Beluga XL ou A330-BXL. Le choix du -200 au profit du -300 pourtant plus gros est en fait une contrainte aéroportuaire : le -300 ne pourrait pas se poser sur certains sites ayant des pistes trop courtes.

Côté technique : peu de changements par rapport à la configuration du Béluga actuel : abaissement du cockpit, présence d'une double dérive de stabilisation à l'arrière, ouverture du nez vers le haut. Les ailes et le  bas du fuselage de l'A330 ne sont pas modifiés. Ce nouveau béluga serait en revanche plus large et plus long que son prédecesseur (on parle de 8 mètres de diamètre au lieu de 7,6, et une longueur de 4,8 mètres de plus par rapport à l'A300-600 ST). Sa charge utile serait à peu près la même, mais son rayon d'action plus grand.

vue d'artiste de l'A330-200 BXL (Airbus)


Le calendrier préliminaire pourrait être le suivant : le lancement du programme interviendrait avant la fin de l'année 2014, avec un début d'assemblage en 2017, un premier vol en 2019 pour une mise en service en 2020. Le nombre d'appareils envisagés n'a pas encore été précisé, mais pourrait être de six appareils (hypothèse personnelle).

Que de chemin parcouru depuis les premiers balbutiements du "Pregnant Guppy"…et la route n'est pas terminée !