Le Super-Guppy possède un circuit de carburant "classique" pour un avion des années 40. Les réservoirs sont en fait composés de plusieurs cellules en plastique souple
(1). Ces cellules sont reliées entre-elles en plusieurs groupes formant des réservoirs. Chaque réservoir possède ses propres pompes et systèmes d'aspiration, alimentant un moteur en particulier. Une rampe permet l’interconnexion des différents réservoirs. Voir le schéma
(2) pour une vue plus détaillée.
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Schéma d'une cellule de carburant |
Le Super-Guppy possède 5 réservoirs, totalisant 35 éléments en plastique souple, pour une capacité totale de 29 490 litres de kérosène
(3). Il possède deux réservoirs par aile et un réservoir central, situé dans la soute inférieure au même niveau que l'emplanture des ailes.
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Schéma d'une partie du circuit carburant du Stratocruiser / Guppy |
Les réservoirs peuvent être remplis sous pression via la rampe d'alimentation générale, via une prise située sous l'aile gauche de l'appareil. En cas de besoin, les réservoirs peuvent également être remplis par gravité (comme pour une voiture) grâce à des prises d'avitaillement situées sur les ailes.
Il y a deux pompes électriques à deux vitesses dans chaque réservoir, qui sont commandées par un sélecteur rotatif au poste du mécanicien navigant. Ce sélecteur à quatre voies
(4) peut prendre les positions suivantes :
- OFF : la valve est fermée et les moteurs éteints
- TANK TO ENGINE : le réservoir alimente son moteur et est isolé de la rampe générale
- TANK TO MANIFOLD : le réservoir n'alimente pas son moteur mais est relié directement à la rampe générale.
- TANK TO ENGINE TO MANIFOLD : le réservoir alimente à la fois son moteur et la rampe générale.
- MANIFOLD TO ENGINE : le réservoir est isolé et le moteur n'est alimenté que par la rampe générale.
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Panneau du mécanicien navigant - les commandes carburant |
Il n'existe pas de système de gestion automatique du carburant. C'est le rôle du mécanicien navigant de gérer le carburant en jouant sur les valves et la vitesse des pompes (5) pour assurer l'alimentation et la bonne gestion du carburant.
A noter que le réservoir central ne peut pas être relié aux autres : il s'agit d'un réservoir ballast, le carburant qu'il embarque servant de lest pour régler le centre de gravité vertical de l'appareil. Il ne peut pas être consommé pendant le vol.
Le contrôle du plein peut être fait à partir du cockpit ou du boîtier d'avitaillement mobile (cas le plus courant). Le boîtier d'avitaillement mobile est une sorte de télécommande, permettant de contrôler les valves de carburant de manière déportée. Il se compose d'un boîtier
(6) pouvant être branché sous l'aile gauche de l'appareil. Un cordon ombilical étant relié à une prise électrique, il permet d'activer et de manœuvrer les valves de carburant des différents réservoirs de carburant. Ce boîtier se range ensuite dans la soute inférieure arrière pendant le vol.
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Le panneau d'avitaillement mobile |
Un ensemble de mesures, constitué de valves à flotteur, est situé dans chaque réservoir, et permet de donner le niveau de carburant de chaque réservoir. Ce niveau est affiché sur le panneau du mécanicien navigant. On trouve également un système de "vide-vite" permettant de vidanger le carburant en vol, à raison de 700 litres par minute.
Dans la soute principale, se trouve une jauge à main
(7), qui permet d'aller vérifier manuellement le plein de chaque réservoir via les points de ravitaillement par gravité. Cette jauge est équipée d'un abaque
(8) permettant de connaître pour chaque réservoir la quantité de carburant en fonction du niveau immergé.
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Cloison avant de la soute principale avec la jauge à main. |
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