mardi 20 mars 2012

Visite guidée (5) : La soute principale

Après la visite du poste de pilotage, il est temps de pénétrer dans la soute cargo principale. Surdimensionnée, elle est la raison d'être du Super-Guppy : le transport de charges volumineuses. Les tronçons d'Airbus en l'occurrence.

Une véritable cathédrale
On pénètre dans la soute par la porte arrière du cockpit. Il s'agit d'une porte étanche délimitant la zone pressurisée du cockpit de la zone cargo. On pénètre alors dans une véritable "cathédrale" aux dires de nombreux visiteurs. Il est vrai que cette soute est absolument gigantesque.  Pour les férus de chiffres, cette soute a un volume utile de 1104 m3, pour une longueur de 34 m, pour une hauteur de 7,77 mètres pour la section la plus large. La section constante mesure seulement 10 m de long, le diamètre intérieur se rétrécit alors progressivement pour n'atteindre plus que 2,4 m à l'arrière de la soute.



Dimensions et volume de la soute
Le plancher bouge sous nos pas : il n'est pas renforcé et est constitué de simples tôles posées sur la structure interne du Super-Guppy. Enn revanche, deux rails renforcés courent le long de la soute : ce sont eux qui supportent le poids du chargement. De fait, le plancher ne supporte aucun poids en vol, seuls les rails sont porteurs. De part et d'autres on observe des boîtiers jaunes : ce sont des vérins de verrouillage des charges : ils permettent d'immobiliser les bâtis sur les rails afin que rien ne bouge pendant le vol (pour d'évidentes raisons de sécurité et de respect du centre de gravité).

Détail du plancher, avec les rails et les broches de verrouillage hydraulique

À l'avant, contre la paroi du côté gauche, nous pouvons observer un panneau de commande avec des indicateurs : il s'agit du panneau de commande de verrouillage des charges : des voyants verts, ambres et rouges donnent la course du vérin et donc l'immobilisation du chargement.

Le panneau de verrouillage des charges


Contre la cloison du cockpit, on trouve un extincteur à poudre ainsi qu'une longue canule en forme de "L". Utilisable avec l'extincteur, elle permet de vaporiser de la poudre dans des endroits autrement inaccessibles si besoin.On trouve également une grande règle qui est en fait une jauge à carburant pour étalonner les réservoirs.

Détail de la cloison avant

En regardant sur les côtés, un détail très intéressant peut se voir : le cockpit d'origine. En effet, l'avant du Guppy est un cockpit dans le cockpit : on peut ainsi voir le cockpit du Stratocruiser d'origine et toute l'extension qui a été construite autour.

Le cockpit d'origine du Stratocruiser, entouré de la carlingue du Super-Guppy


Il y a en réalité un immense espace vide entre les deux structures, qui ne peut pas être utilisé. On remarque seulement la présence d'une poutre de maintien, qui sert également de guide pour les nombreux faisceaux de câbles électriques partant du cockpit

Un grand vide

Plus en arrière, un large joint rouge signale la "station 300" ou zone d'ouverture du nez. On remarque que l'on peut apercevoir le jour par endroit au niveau de ce joint. Tout autour se trouve les broches de verrouillage permettant de solidariser les ensembles avant et arrière durant le vol. Ces broches sont commandées hydrauliquement depuis le tableau de manœuvre que nous avons vu dans la soute inférieure avant.

Détail des broches de verrouillage
Toutes les parois sont capitonnés d'une isolation anti-feu, et de fait on ne peut pas apercevoir la structure interne de l'avion. Des petits hublots permettent d'observer les moteurs en vol et sont situés de part et d'autres du fuselage. On observe également la présence, au niveau des ailes, de deux issues de secours. Il s'agit de deux trappes qui s'ouvrent vers l'extérieur. Une corde à nœuds est située juste au dessus et permet de descendre le long de l'aile pour évacuer l'appareil si besoin.



En continuant en arrière, le diamètre se rétrécit rapidement, jusqu'à ce que l'on arrive à une section en "taille de guêpe" qui correspond au raccord avec la partie arrière du Stratocruiser. Un rideau de protection sépare la soute utile de l'extrême partie arrière.

Vue du fond de la soute

En franchissant ce rideau, on arrive sur une sorte d'étagère : il s'agit d'un rack où sont installées les boîtes noires. De couleur orange, elles sont au nombre de deux : un enregistreur de paramètres et un enregistreur phonique. Les plaques métalliques sur les côtés couvrent les renvois des câbles de commandes de l'empennage arrière.

Seul l'enregistreur phonique est présent
En se penchant sur le côté, on peut voir en arrière le prolongement du cône, et les renvois des câbles de commandes. Rappelons que cette section est l'unique partie d'origine d'un Stratocruiser civil, et non de la version militaire comme le reste du F-BPPA

Les entrailles de la bête


Maintenant que nous avons visité la soute, il est temps de redescendre en passant par la soute inférieure arrière. Suite au prochain épisode !

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